Cette race de grands chiens de montagne descendrait apparemment du Mâtin tibétain, cet ancien molosse asiatique. Le Saint-Bernard tel qu’on le connaît aujourd’hui fût à l’époque sélectionné par les moines de l’hospice du Grand Saint-Bernard, d’où lui provient également son nom.
Les moines l’utilisaient alors pour la garde et pour le secourisme en montagne. Généralement dressé pour la recherche en avalanche, l'image du tonnelet d’eau-de-vie accroché au cou du grand chien revient souvent dans les iconographies de la race.
Cette pratique, utilisée vers la fin du XIXe siècle, avait pour but de revigorer les personnes perdues dans les montagnes, ou les victimes du froid ou d’une avalanche. Noblesse, dévouement et sacrifie demeure encore aujourd’hui la devise du Saint-Bernard.
Ce serait au milieu des années 1600 que les chiens furent offerts à l’hospice par des familles valaisannes et vaudoises. Les moines ont alors créé une race dénuée de la férocité initiale de son ancêtre. Le Saint-Bernard est décrit dans le Prieur Ballalu de l’hospice pour la première fois en 1709.
Il est également écrit qu’en 1700 le Chanoine Camos, l’économe de la place aurait fait fabriquer une roue dans laquelle était mis un chien pour faire tourner la broche.
Plusieurs chroniques sur les exploits des Saint-Bernard furent par la suite publiées. Nombreux sont les voyageurs qui peuvent s’estimer heureux d’avoir eu la vie sauve grâce à ces chiens extraordinaires.
Des documents généalogiques furent créés en 1867 par Heinrich Schumacher, habitant Holligen tout près de la ville de Berne. En février 1884, Léon fut le premier Saint-Bernard à être inscrit dans le livre des origines suisse.
Le 15 mars de la même année fut créé le club suisse du Saint-Bernard dans la ville de Bâle et l’origine suisse du Saint-Bernard ainsi que son standard furent reconnus en juin 1887 lors d’un congrès international de cynologie. C’est alors qu’il devint le chien national suisse.
Il existe deux variétés de Saint-Bernard, celui à poil court et celui à poil long. À la corpulence du Saint-Bernard à poil court furent ajoutées les qualités exceptionnelles du Terre-Neuve.
Le croisement donna comme résultat un Saint-Bernard à poil long, plus grand et plus gros que celui à poil court. Le Saint-Bernard à poil long devint le plus répandu parmi la race.
Jusqu’en 2004, l’hospice du Grand Saint-Bernard a conservé un élevage de chiens, pour remettre cette charge à la fondation Barry, située du côté suisse de la route du col du Saint-Bernard à Martigny, en 2005.
De nombreux Saint-Bernard ont été utilisés au cinéma, comme dans Cujo de Stephen King, Barry de Richard Pottier, sans oublier La Guerre des tuques, ce film québécois à grand succès.